ATELIER D’ÉLABORATION DES OUTILS EBS

Du 19 au 20 juin 2018 s’est tenu à Davycas International, un atelier de validation des outils et supports pour la mise en œuvre de la Surveillance Basée sur les Evènements (EBS).

Le processus de mise en œuvre de la Surveillance Basée sur les Evènements a franchi les étapes de réunions préalables et de conception pour s’intéresser à la définition des signaux ou évènements à surveiller dans la communauté et la conception d’un support d’éducation communautaire. Dans un élan similaire, les partenaires se sont accordés sur les contenus et formes des outils, des méthodologies et guides de travail des Agents de Santé à Base Communautaire (ASBC). Les travaux de cet atelier ont réuni les représentants des différentes structures impliquées dans le programme à savoir le Ministère de la Santé, CDC Atlanta et Davycas International.

Depuis Juillet 2017, le programme est dans sa phase pilote, implémenté dans trois districts sanitaires du Burkina. Des rencontres périodiques de suivi et d’évaluation regroupent les différents acteurs pour essayer d’en améliorer les performances en y apportant des innovations. Cet atelier se situe donc dans ce cadre pour préparer la mise à l’échelle nationale. Dr Irène YAMEOGO, spécialiste en santé publique et conseillère technique à CDC Burkina Faso a bien situer le cadre de cet atelier en ces termes : “Nous ne sommes pas seuls qui apportons une assistance technique au Ministère de la Santé. Les partenaires qui ont eu l’initiative de mettre en place ce programme pilote, attendent beaucoup de ces ateliers d’élaboration de ces nouveaux outils”.

Les sessions plénières ont permis aux participants de poser le diagnostic de l’existant, et faire un brainstorming des améliorations à apporter. Tour à tour, les registres de collecte d’information, le guide de l’ASBC et la boite à images ont été scrutés avec des yeux d’expert. Au sortir de la rencontre, Seydou Madi BAGAYA, Médecin Chef du District Sanitaire de Houndé a exprimé sa satisfaction « Durant ces deux jours, nous avons passé en revue tous les outils qui servent à cette surveillance en les harmonisant aux trois districts pilotes du pays. Dans la même lancée, nous avons examiné dans quelle mesure nous pourrions impliquer aussi les autres secteurs d’activités tels que l’élevage, l’agriculture et les leaders d’opinion tel que les autorités coutumières et politiques afin d’avoir une approche de One Health pour que la santé soit l’affaire de tout le monde ». 

Suite aux ravages subis lors des dernières épidémies, notamment celle de la maladie à virus Ebola dans certains pays, le Burkina veut repenser son système de surveillance et de riposte pour en optimiser les performances. La plupart des épidémies pourraient être éradiquées avant qu’elles ne deviennent véritablement des problèmes de santé publique si une réponse systémique appropriée est appliquée. Avec la définition des dix cas d’événements inhabituels ou signaux à surveiller au sein de la communauté, EBS veut rendre chaque membre de la communauté acteur de la surveillance. A terme, le système entier de surveillance insufflera plus de réactivité dans la prévention et la riposte.

Selon les participants les outils qu’ils ont validés au cours de cet atelier prémuniront les acteurs à la surveillance dans leurs efforts de renforcer la protection de la population. Mme Fatou SOME, attachée de santé à la Direction de la Promotion et l’Education pour la Santé se dit confiante : « Je suis sûre que sur le terrain, si ces outils sont utilisés, de nombreux cas de santé et plusieurs évènements inhabituels qui sévissaient dans notre communauté seront notifiés par nos agents de santé à base communautaire et d’autres agents de santé également ». La notification étant le premier pas dans le processus EBS en cultiver le reflexe chez les différents acteurs se révèlent d’une importance vitale pour la réussite du programme.